Do you do you do you Katmandou !

Publié le par jules et amélie

Salut tout le monde !

Après dix jours népalais, un retour côté indien à Varanasi et 16 heures (héroïques) de train  nous revoilou ! On va pas vous mentir, on est pas vraiment allé traîner dans les cybercafés de Katmandou, trop occupés qu'on était à vivre des aventures ! On va rattraper le temps perdu. Merci encore pour vos commentaires (Georges, tu m’as beaucoup fait rire), on apprécie toujours autant. Vraiment, c’est précieux pour nous. On vous embrasse bien fort.

Je vais vous dire. Vous avez planifié un voyage en Inde. Vous arrivez à Delhi. Ne quittez pas l’aéroport. Trouvez-vous direct un billet pour Katmandou ! Quel bonheur ce pays ! La gentillesse des gens...

On a trouvé notre Guesthouse en parlant avec des américains à Delhi. Une chambre à 8 euros. Un beau jardin d’épicéa et de bougainvilliers. Et surtout, un accueil formidable. Yves, le patron, est un français qui vit à Katmandou depuis 12 ans avec sa femme népalaise. Avant ça, il a fait la route comme il dit. Pendant les 4 jours qu’on va passer ici, on va vraiment sympathiser. Des soirées géniales et arrosées à écouter toutes ses histoires. Car le gars, avec sa tête de premier de la classe, a eu une vie hallucinante. 14 ans de voyage. L’Inde pendant deux ans et demi. Toute l’Asie. Le Pacifique. Des aventures plus extraordinaires les unes que les autres. Pécheur de langouste aux Marquises. Bateau stop en Polynésie. Enregistrer des livres en français pour l’université de Hué. Et le gars ne se la joue pas. Il nous donne tout un tas de conseils. On définit ensemble un itinéraire. Il nous file un plan de la région. Nous briffe sur tout. Et sa maison est un repère de français de passage et d’expatriés. Un soir, des trekkers du sud ouest nous offrent du foie gras ! Car beaucoup viennent ici pour se mesurer à l’Himalaya. Les collines qui entourent Katmandou sont des 3000. Les treks empruntent des passes à 5, 6000 mètres ! 14 jours en autonomie pour les Annapurnas. 21 pour le camp de base de l’Everest. Le rêve.  

Ajoutez a cela que les pâtes du cuistot étaient fameuses  et vous comprendrez à quel point on a adoré cet endroit !


Le premier jour, on part au petit matin visiter Durbar Square, le centre historique de Katmandou. La ville est rouge, c’est un musée sublime que la pollution acre fait tomber en morceaux. Partout des temples. Des pagodes. Des palais. A 360 degrés quelque chose nous touche ou nous étonne.

Tous leurs Dieux effrayants, maculés de pigment rouge, comme si un carnage nous avait précédés.
 


Un singe, sur un toit, balance des tuiles sur les passants. Des têtes de chèvres tranchées et alignées sur un étal. Des viscères accrochées à l’entrée d’un temple. Étrange, remuant.

 
Ici, on négocie tout. On se débrouille pas trop mal avec les taxis. On file à Patan, à 6km de là, de l’autre coté de la rivière. Un Durbar Square plus beau encore, car piéton. On se perd dans les ruelles et on se sent en sécurité. Rues pavées de brique rouge donnant toujours sur quelque chose d’étrange. Une place. Un puit. Les lambeaux d’un temple.

 







Nous visitons Pashpatinat, ville sacrée des hindous car bâtie autour d’un affluent du Gange, ce fleuve qui libère du cycle des réincarnations.

Nous voyons un corps brûler sur les ghats.


Des saddhus, ces clochards sacrés, au visage maculé de cendres. Tout un ensemble de temples et des singes, partout.

 

Nous gravissons une colline et rejoignons Bodnath après 45 minutes de marche. Le lieu est magique. Grand stupa blanc. Des yeux peints sur ses quatre faces. Et la plus grande population de tibétains en exil au Népal.


Les trompes résonnent, lugubres et graves. Des drapeaux de toutes les couleurs claquent dans le vent. Des mômes s’affrontent avec leurs cerfs-volants. Le pays nous plaît, c’est acquis.

De Katmandou, on part pour Bhaktapur après avoir remercié Yves pour son accueil. On découvre les bus locaux. Engin poussif et cahotant géré par deux jeunes types complètement allumés qui mettent du hip hop à fond et tracent dans la campagne népalaise. On file vers l’Est, on veut se rapprocher des montagnes.

 

Bhaktapur est une ancienne cité royale, piétonne et pavée de brique rouge. On a la sensation d’avoir voyagé dans le temps. On regarde les potiers travailler la glaise sur leur tour.

Les femmes battre le grain.



Les népalais vivent au milieu de leurs Dieux. Tout est sacré ici. La moindre ruelle possède son temple, son autel, sa statue. Les bâtiments sont de bois tressé et travaillé. On passe la journée à se perdre, errer, saisir lumières, visages et sourires.


Rien n’a bougé ici depuis le moyen-âge, au niveau de l’architecture, j’entends. Et quand une coupure d’électricité rend à la nuit sa densité réelle, vraiment, tu t’y croirais. Tout un monde, au pied des temples, s’active devant des bouts de bougies. Une lune rousse se lève sur ce spectacle irréel. Quand les ruelles ne filtrent aucune lueur, on se déplace à la lampe électrique. Magique. Merveilleux.

 De Bhaktapur, on repart à l’Est, direction Dhulikel, village réputé pour son point de vue sur l’Himalaya. Le bus est bondé, pas un blanc. Ma tête ricoche contre le toit en rythme avec la techno népalaise qui pulse dans le véhicule. Les gens se marrent. Un grand blanc plié en deux, faut dire que c’est cocasse. On m’invite à me serrer entre un jeune et une petite fille. Le paysage, enfin. Des cultures en terrasse jaune, verte et ocre.

A Dhulikel, on nous lâche sur un parking et on se sait pas trop où aller. On fait une dizaine de mètres et on entend des cris derrière nous, des "hello" angoissés et c’est là que surgit Michael. Un grand dadet qui se révèle être l’idiot du village a qui l’on confié la tache de rameuter les touristes. Il me serre cinq fois la main. Il ne cause pas, il hurle. Il a l’air complètement barré. On lui demande le nom de sa guest house (Shiva ! Beautiful view ! me gueule-t-il à dix centimètres du visage) on se dit qu’on va aller y faire un tour : Yves nous l’avait conseillée.

Après une balade crevante, on arrive enfin. Chambre très correcte à 6 euros avec deux merveilleuses fenêtres : une face à l’Himalaya (pour l'instant sous les nuages), l’autre à l’ouest, pour voir le soleil se coucher sur les cultures en terrasse. Le pied.

On se débarrasse (difficilement) de Michael. Le soir on rencontre l’adorable proprio qui nous donne un petit fascicule de rando, écrit par le formidable Paul H Drinkwater. Grâce a ce monsieur boit-de-l’eau, on va pouvoir explorer la campagne népalaise. En quatre jours, on va marcher 17 heures ! 

A cinq heures, il fait nuit. A six, la coupure électrique quotidienne tombe. L'obscurité est totale. On nous donne un bout de bougie. On mange un thali (lentilles et riz) népalais et l'on va se coucher, rompus et ravis à 8 heures. Une vie de moine. Prier pour les montagnes, demain à l'aube.

 
10 heures de sommeil d’un calme total plus tard, on les voit enfin. Et vraiment, c'est une apparition hautement religieuse. Bien sûr qu'il s'agit là du territoire des dieux. Nous sommes déjà haut depuis notre toit mais ces montagnes, elles se tiennent au beau milieu du ciel. Leurs sommets enneigés (pas de neige ici sous les 6000) taillent dans le bleu de l'horizon. Beauté stupéfiante. Sans blague.

De toutes nos balades, la meilleure était une boucle de 6 heures autour d'un stupa de montagne : le namo bouddha.Sur la route, on passe par le temple de Kali. On suit une famille qui s'en va lui sacrifier une poule, transportée dans une cage en osier.

On marche dans des forets de pins.On longe des champs de blé jaune et vert.













Les gens nous saluent. Nous sourient. Les gosses veulent des bonbons, des roupies, des dollars. Namaste. Pas besoin de carte ici (bon, on en avait une quand même) quand tu as un doute, tu demandes, en plus d’avoir ta réponse, tu fais un heureux. Les népalais sont formidables, vraiment.

On voit la vie des gens dans les villages. Le temps semble s'écouler sur un autre rythme. Le soir on redécouvre la fraîcheur. Notre guesthouse est soudain envahie de voyageurs. Deux hollandais qui rentrent du Tibet. Des américains sur la route depuis un an et demi. De jeunes népalais excellents. On se marre beaucoup. On échange de bonnes histoires sur le toit, en buvant des coups. Superbe soirée.

Tous les matins on se leve aux aurores, on mange un pancake au paradis, face aux montagnes et l'on part marcher. Vraiment, que du bonheur.

Puis soudain, grève des bus et des taxis. Censée durer un jour alors on prolonge, mais le lendemain, rebelote. Et ici, ça ne rigole pas une grève : pas de jaune. Le patron nous dit qu'il y a peut-être un bus a Sanga, à 7 kilometres. Peut-être ? Heureusement, on a laissé une partie de nos affaires à Katmandou. Amélie porte le petit sac et je m'enquille nos 10 kilos. Aucun véhicule sur la route. A part la presse. Des ambulances et des cars de militaires. Tout ce monde part à Banepa, la seule ville rejointe par une route, à l'ouest. Tout le monde marche. Vieux, femmes et enfants. Un chien errant nous suit sur un kilomètre. Quand une rare voiture circule, j'essaie de l'arrêter, un billet de mille roupies au creux de la main. Rien à faire. On finit par comprendre pourquoi. A Banepa, les manifestants font un barrage. Rochers sur la route et drapeaux rouges. Gare à ceux qui s'improviseraient taxi. Autour, des militaires, avec de long batons de bambou On contourne vite fait l'attroupement. Plus loin une voiture arretée. Je négocie 1000 roupies (10 euros) la route jusqu'à Bhaktapur. On fait à peine 500 mètres et le gars recoit un coup de fil : il y a un autre barrage à Sanga. Il nous débarque. 7 kilomètres ? Plutot 10. Et ça monte !

Toujours les drapeaux rouges et des touristes qui ne peuvent continuer leur route vers l'est. Assis sur le toit de leur bus. Heureusement, le tuyau n'était pas percé. Un seul bus. Très défoncé. Avec des autocollants Avril Lavigne sur le rétro (qui a une grosse cote ici comme Britney) Direction Katmandou ! Alléluia ! Quand on arrive enfin chez Yves, on a l'impression de rentrer à la maison.


Après du repos, des courses, une pizza géante et un authentique espresso a Thamel (ce quartier qui a remplacé le Freak street des années 70) on part visiter le Sayambunat, ce temple qui domine la vallée de Katmandou.





 

 

 

 

 

 

On traverse le quartier des intouchables, que la rivière isole. Saleté, petits métiers, chiens errants et temples. L’escalier monumental semble s’élancer droit vers le ciel. D’en haut les yeux d’or du stupa nous jaugent. Dur pour les mollets. Tout au long du chemin des chapelles, des statues. Bouddhas et dieux hindous se dorent au soleil en bonne entente. Des singes partout.


Et des mendiants. La ville, en dessous, est étranglée par la pollution.

Retour au jardin. Demain, on part pour l'Inde. On a eu un vrai coup de coeur pour le Népal et pour ses habitants. Des rencontres géniales, un peu de galere, beaucoup de beautés et d'émotion.

Namaste tout le monde, on vous embrasse très fort !

P.S : promis, demain vous saurez tout de notre retour a Varanasi, la ville la plus sacrée de l'Inde. Vraiment incroyable. Et on vous racontera notre épique voyage en train dans ce pays de fous ! 


 

Publié dans Nepal

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M
Bonjour à nos globes-trotter de Marsilly,<br /> Merci Julien pour ta plume qui nous fait voyager. Que d'émotions et de découvertes avez-vous fait ! Le train de Katmandou vous vous en souviendrez longtemps. Heureusement que tu en imposes Julien avec ta grande taille, celà vous rendra service souvent.<br /> Régalez-vous mes chéris, vous nous manquez mais soyez heureux chaque jour.<br /> Maman
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B
Salut les blogs trottoirs!<br /> Nous sommmes de nouveaux sur le web et nos précédents commentaires ne vous sont à priori pas parvenus, peu importe. Merci de nous faire voyager et on vous accompagne de tout notre coeur. Si tu as un problème pour trouver un taxi, appelle moi, je te déposerai, pas de problème. vous avez l'ai en forme, épanouie spirituellement avec des mollets bien musclés. Il nous tarde de lire la suite de vos aventures; Ici tout va bien. Nous sommes en vacances depuis vendredi (encore et toujours). parquets, peinture et finition puis écosse en récompense et pour nos 1 an j'emmène Nadia à Venise (chuut, c une surprise). nous faisons nous aussi notre petit tour d'un petit monde occidental.<br /> Voilà, on pense que vous avez envie d'avoir des news aussi. Bon vent dans le pays de fou (mais qui ne le serai pas avec 900 millions de voisins).<br /> pleins de gros bisous, on est avec vous les coupains!<br /> Namaste
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C
Yes!! Ca fait plaisir d'avoir de vos nouvelles!que dire??? c'est tout simplement magnifique! on en prends plein les yeux rien qu'en regardant vos photos! Et toute cette marche, c'est du sport, Julien je suis impressionée!Continuez de nous faire rever!!<br /> bisous <br /> céline et seb!!
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S
Continuez à faire attention aux singes qui jettent des tuiles (c'est mesquin ces bestioles. J'en ai connu un quand j'étais petit qui m'avait dérobé mon "ninin", sorte de "doudou"). Ravi de voir que le Népal vous a fait un "boost" au moral après les tumultes de l'Inde. Je vous embrasse.
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